• Journal de l'environnement le 13 octobre 2010

    Trois mois après son instauration par la Maison blanche, l’interdiction temporaire des forages pétroliers et gaziers offshore a été levée mardi 12 octobre. Avec un mois et demi d’avance.
    Annoncée par le secrétaire à l’Intérieur, cette décision est toutefois assortie de conditions. « Nous avons décidé qu'il était désormais temps de lever la suspension des forages en eaux profondes pour les exploitants qui seront en mesure de se conformer aux exigences plus sévères que nous avons imposées en termes de sécurité », a confirmé Ken Salazar.
    Parmi les nouvelles exigences-clés figurent notamment l'obligation pour le dirigeant de toute société souhaitant effectuer des forages en eaux profondes « de certifier que la plate-forme flottante se conforme à toutes les règles, nouvelles et existantes », précise Ken Salazar.
    Bien accueillie par le secteur pétrogazier, cette décision ne signifie pas que les forages en eaux profondes - plus de 300 mètres —reprendront dans les prochains jours. Interrogé par l’AFP, Michael Bromwich, directeur du bureau fédéral de gestion et de réglementation des ressources énergétiques océaniques (Boem, selon l’acronyme anglais) rappelle que les compagnies ont besoin de temps pour appliquer les nouvelles réglementations et soumettre des demandes de permis de forage.
    Aussitôt la nouvelle connue, l’action de Transocéan, la compagnie parapétrolière propriétaire de la plateforme Deepwater Horizon, a fait un bon de 4,5 % à la bourse de Zurich.
    En Europe, justement, la marée noire qui a ravagé le golfe du Mexique fait réfléchir. Selon le Guardian, la Commission doit annoncer aujourd’hui de nouvelles règles applicables à l’exploration pétrogazière offshore. Bruxelles pourrait notamment décréter un moratoire sur les forages les plus profonds tant que les leçons de l’accident du mois d’avril n’auront pas été tirées. En cas d’accident, la responsabilité des compagnies pétrolières serait renforcée. Les autorités nationales seraient toujours habilitées à délivrer des permis de forage, mais sous le contrôle de la Commission.
    Des mesures qui ne devraient pas être soutenues par le gouvernement britannique. Plus de la moitié de l’activité pétrolière et gazière offshore européenne (486 sur 900 puits) se situe dans les eaux de sa Majesté. Et Londres entend bien développer l’exploration pour sécuriser ses approvisionnements en hydrocarbures et créer de l’activité.


    votre commentaire
  • Chine : nouvelle impasse au sommet de l'environnement à Tianjin
    La Chine a accueilli pendant une semaine un sommet mondial sur l'environnement. Une dernière étape avant Cancun le mois prochain. Une nouvelle fois, les participants ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur un projet global de réduction des gaz à effet de serre.
    Œil pour œil, dent pour dent. Pendant une semaine, la Chine et les Etats-Unis se sont rendu coup pour coup. Un affrontement à peine voilé entre les deux plus gros pollueurs de la planète. La Chine dénonçant l’inaction des Etats-Unis et Washington fustigeant le double discours de Pékin et son refus d’un contrôle de ses émissions de gaz à effet de serre. Spectateurs, les autres délégués sont restés impuissants : « Ce n’est pas en construisant un bloc ‘pays développés’ contre ‘pays en voie de développement’ que nous parviendrons à un accord », explique agacé un délégué Africain. Plus diplomatique, la déclaration de Dessina Williams, déléguée de la Grenade et présidente de l’Alliance des petits Etats insulaires : « Nous demandons à ces grands acteurs puissants (ndlr. La Chine et les Etats-Unis) d’agir de façon urgente et coordonnée, car ce sont nous, les pays les plus pauvres, qui souffrons de cette crise liée au changement climatique ». Ce « G2 climatique » a laissé les autres participants circonspects et frustrés. « Nous souffrons le plus des effets néfastes du changement climatique, explique Taukei Kitara, une environnementaliste des îles Tuvalu. Alors bien sûr ce résultat est très décevant ». Chacun se renvoie donc la balle et fait porter aux autres la responsabilité de ce nouvel échec. Inquiétant, à un mois du sommet de Cancun.

    Les pays développés responsables

    C’est la première fois en plus de 20 ans de négociations internationales sur le climat que la Chine est l’hôte d’une telle réunion. L’occasion était donc trop belle pour ne pas en faire le symbole de la montée en puissance de Pékin et, au-delà, affirmer son rôle de porte-parole des pays en voie de développement. « La Chine a tenté de nous séduire pendant toute la semaine, témoigne l’un des 3000 participants qui préfère rester anonyme. Elle a déroulé le tapis rouge pour nous et de façon pas toujours très habile a cherché à nous rallier à sa position ». Sa position ? Selon Pékin, les pays développés sont responsables de la plupart des émissions industrielles de gaz à effet de serre et doivent donc prendre des engagements pour limiter leurs émissions d’ici 2020. La Chine plaide pour un mécanisme qui permettrait aux pays en développement de poursuivre leur croissance, donc de polluer plus que les pays du Nord. Pékin reste fidèle au protocole de Kyoto et, surtout, s’oppose à tout contrôle de ses émissions de carbone.
    « La Chine a vraiment raté une opportunité d’être plus proactive dans les débats. Elle a montré une confiance inhabituelle, sans doute parce qu’elle accueillait ce sommet. Pourtant on doit reconnaître, qu’elle fait de réels efforts pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Dommage que les débats aient dérapé sur le terrain politique », regrette Yang Ailun de Greenpeace.

    Le « Davos chinois »

    Ironie du calendrier, la Chine avait choisi la ville de Tianjin pour organiser le sommet quelques jours à peine après en avoir fait la capitale du Forum économique mondial. Tianjin et ses 200 multinationales, ses lignes de montage d’Airbus et son port en eau profonde. Tianjin, vitrine de la Chine qui gagne, n’aura pas sauvé l’environnement.
    « Vous avez sans doute été impressionné par Tianjin, Pékin et Shanghai, explique entre deux réunions Xie Zhenhua, un délégué chinois. Mais n’oubliez jamais que la Chine est un pays avec de vastes provinces encore très pauvres. Le Centre et l’Ouest de la Chine n’ont rien à voir avec la ville que vous voyez ici». Un argument censé étayer le désormais célèbre principe défendu par la Chine de « responsabilité différenciée ». Un peu court, selon Artur Runge-Metzger, le chef de la délégation européenne, pour qui la Chine et l’Inde doivent prendre leur part de responsabilité. « Il est indispensable que les grandes puissances soient davantage flexibles, a exhorté Christiana Figueres, la chef de l’ONU sur le climat. Il est essentiel que la Chine montre le chemin si l’on veut parvenir à un consensus ».
    « D’un côté nous pouvons dire que c’est un progrès, parce que tous les points de vue ont été prix en compte. Mais d’un autre côté bien sûr, nous ne sommes parvenus à aucun accord », souligne un délégué chinois. « Au mieux nous sommes parvenus à réduire de 70 à 60 pages le texte final qui sera présenté à Cancun ».
    Dans ces négociations au forceps, seules deux avancées majeures : la mise en place d’un « fonds vert pour l’environnement » afin d’aider les pays pauvres à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre – un fonds de 30 milliards de dollars financé par les pays riches et qui sera porté à 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 ; et un plan de lutte contre la déforestation. Rien ne semble donc avoir changé depuis Copenhague, et chacun campe sur ses positions sur fond d’affrontements entre pays riches et pays pauvres. « Les pays développés sont sommés d'agir », titrait ainsi au lendemain de la clôture le China Daily. Le quotidien officiel en langue anglaise faisant porter la seule responsabilité de l’échec aux pays développés. L’échec est patent, mais la rhétorique chinoise n’a pas évolué.
    Stéphane Pambrun, envoyé spécial à Tianjin

    Mis en ligne le : 11/10/2010
    © 2009 Novethic - Tous droits réservés


    votre commentaire
  • Journal de l'environnement le 04 octobre 2010

    On prend les mêmes et on recommence. C’est aujourd’hui 4 octobre que s’est ouvert la conférence des Nations unies sur le climat, à Tianjin, à une centaine de kilomètres au nord-est de Beijing. Comme l’année passée à pareille époque, 3.000 délégués vont tenter de transformer le document de négociation, adopté au mois d’août lors de la conférence de Bonn, en une esquisse de traité. Ce qui n’est pas gagné d’avance.
    Devant fixer les principaux objectifs de l’hypothétique accord qui succéderait au protocole de Kyoto, l’article 2 du texte de Bonn est long de 32 lignes (dans sa version française). Et seules 5 lignes ne sont pas entre crochets. Tout le reste doit encore être négocié, parfois mot par mot. Une situation que l’on retrouve pour les 70 autres articles du document.
    En ouverture de la conférence, la secrétaire exécutive de la convention-cadre de l’ONU sur le changement climatique a mis les négociateurs devant leurs responsabilités. « Vous pouvez rester au point mort, ou avancer. Le temps du choix est venu », a indiqué Christiana Figueres.
    La patronne du climat au sein de l’ONU s’est presque vu opposer une fin de non-recevoir par son hôte, Dai Bingguo. Le conseiller d’Etat (qui occupe au sein du parti communiste une place comparable à celle de ministre des affaires étrangères) a rappelé que les négociations devaient se tenir dans le cadre de la convention de l’ONU et du protocole de Kyoto. Une façon de mettre hors jeu les Etats-Unis qui n’ont pas ratifié ce dernier traité.
    Le diplomate a aussi rappelé que la Chine avait promis, l’an passé, de réduire de 40 à 45 % ses émissions de CO2 par point de PIB entre 2005 et 2020. Ce qui devrait permettre au premier émetteur mondial d’accroître de plus de 50 % ses rejets de gaz à effet de serre en 10 ans.
    De son côté, l’Union européenne a rappelé qu’elle verserait 2,4 milliards d’euros chaque année, entre 2010 et 2012, pour aider les nations les plus pauvres à s’adapter aux conséquences du changement climatique.
    Petite nouveauté dans ces discussions sans fin : l’apparition de l’enjeu sanitaire qu’engendrent les changements climatiques. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) et l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) entendent intégrer, dans le document de négociation, la déclaration de Libreville. Adopté en août 2008, ce texte de 4 pages pose les bases d’une action commune pour renforcer les politiques de santé et de préservation de l’environnement en Afrique ; un continent où 23 % des décès sont imputables à des facteurs de risque liés à la détérioration de l’environnement.
    Les « pourparlers de Tianjin » doivent normalement durer jusqu’au 9 octobre. Les diplomates se retrouveront ensuite à Cancún (Mexique) du 29 novembre au 10 décembre 2010.

     


    votre commentaire

  • Alors que le sommet de Cancun sur le climat approche à grand pas, le Giec doit retrouver une crédibilité. Depuis le début de l'année, le groupe d'experts sur le climat a fait l'objet de pas moins de 6 rapports. Le dernier en date, commandé par l'ONU et rendu en début de semaine, valide ses travaux mais préconise une réforme en profondeur. L'avis d'un des contributeurs du Giec, d'Hervé Le Treut*, climatologue, directeur de l'Institut Pierre Simon Laplace et membre de l'Académie des sciences.

    Le rapport du conseil inter-académique estime que le Giec doit procéder à de « profondes réformes ». Cela vous semble-t-il aussi nécessaire ?

    Hervé Le Treut. En fait le rapport a d’abord validé pour l’essentiel la démarche du Giec et les réformes demandées concernent le management du groupe, la façon dont il est géré. La  finalité du Giec, les conclusions de ses précédents rapports, le principe même consistant à demander à des scientifiques internationaux de faire un rapport sur le changement climatique, rien de tout cela n'est remis en cause. Par contre, vu les enjeux, il y a un problème d’adéquation du Giec aux attentes de plus en plus fortes en termes de qualité et de professionnalisme. Le Giec a commencé en 1988 avec une organisation relativement informelle. Il n'y a pas très longtemps, seulement 5 personnes travaillaient de façon permanente au secrétariat du Giec. Maintenant, il y en a dix. Cela reste donc une toute petite structure par rapport aux enjeux et il est forcément délicat pour elle de communiquer face à des mises en causes ou à une utilisation erronée de ses résultats, mais aussi de vérifier que tout est parfait quant au respect des différentes procédures de révision, etc.

    Quelles sont donc les pistes qui vous semblent les plus pertinentes ?

    Ce qui est d’abord proposé c’est un renforcement de l’organisation du Giec, ce qui est positif, car cela correspond au fait que l’on a changé d’époque. C'est aussi une exigence de transparence plus grande, en explicitant mieux tous les critères de nomination des auteurs, et leur  légitimité à participer aux travaux du Giec. Une autre suggestion qui me paraît très utile, que j'ai lue dans le rapport, c’est la notification écrite des prises de positions des représentants des Etats, lors de la procédure de recherche de consensus, au moment de l'adoption du résumé destiné aux décideurs. Des experts gouvernementaux (qui sont toujours des scientifiques) approuvent déjà ligne à ligne ce résumé. Mais un rapport écrit à l'avance peut permettre de mieux structurer les contre-expertises nationales  par rapport à l'expertise internationale telle qu'elle est organisée au GIEC. Toutes ces suggestions importantes peuvent avoir un impact positif. Mais il y a  un problème de calendrier: par exemple le processus de nomination pour le prochain rapport est déjà effectué …
    Le rapport du conseil inter-académique

    Chargée le 15 mai dernier par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon d’enquêter « sur les procédures et méthodes » du Giec, le conseil inter-académique a rendu ses conclusions le 30 août. Si « globalement les procédures d’évaluations du Giec ont été un succès et servent bien les évaluations menées par les experts » et que les évaluations elles-mêmes « ont permis de sensibiliser le public aux changements climatiques et ont conduit les décideurs à envisager des options politiques pour y répondre », le groupe a besoin de procéder à des « réformes fondamentales », notamment dans l’organisation de la structure permanente. Le rapport préconise la création d’un comité exécutif comprenant des scientifiques extérieurs au Giec voire des membres de la société civile ainsi que la nomination d’un directeur général à la tête de son secrétariat pour gérer les opérations au quotidien et s’exprimer au nom de l’organisation. L’actuel secrétaire, Rajendra Pachauri, fait l’objet de nombreuses critiques  pour avoir soutenu les erreurs du Giec mais aussi pour sa double casquette de directeur d’un institut de recherche sur l’énergie et le climat en Inde et l’origine de ses revenus. Le prochain rapport, auquel collaboreront 831 experts (contre 559 en 2004) est attendu en 2014.

    Le renforcement du rôle des review editors est aussi mis en avant. Quel est exactement leur rôle ?

    Justement, je m’étais proposé comme review editor pour le prochain rapport et je crois que mon travail va être augmenté ! Jusqu’à présent les review editors avaient un rôle relativement limité de vérification générale du respect des procédures. Le texte de chaque rapport est soumis à une triple revue. Il est composé une première fois, les gens font des critiques, on répond, on corrige, il y a des nouvelles critiques, etc. Les review editors sont là pour vérifier que l’on a vraiment répondu aux questions, que l’on s’est vraiment soucié des critiques exprimées. Or, dans le dernier rapport, il y a eu un nombre vraiment exceptionnel de remarques (90 000, ndlr). Ce sont donc des heures et des heures de travail, la nuit, pour des gens qui sont bénévoles. Il faut aussi savoir que les auteurs sont submergés de remarques parfois futiles, car certaines personnes utilisent ces commentaires comme certains les amendements à l’Assemblée…Ce que propose le comité inter-académique, c’est donc de renforcer le rôle (et j'espère le nombre) des review editors (actuellement, il y en a deux par chapitre)  et, ensuite, qu’ils rédigent un premier rapport écrit de synthèse des commentaires, en les classant en plusieurs catégories : les remarques auxquelles ont a pas besoin de répondre de manière détaillées jusqu’à celles qui sont fondamentales…C’est maintenant à l’Assemblée plénière, qui se réunira en octobre, de mettre tout cela en musique et de prendre en compte ces suggestions.

    Effectivement, les attentes sont très fortes envers  le Giec, organe scientifique…Est-il armé pour faire face à l’ampleur politique et médiatique qu’a pris le sujet du changement climatique ? Notamment en termes de communication ?

    Les attentes sont devenues énormes à partir du deuxième rapport, mais surtout aux Etats-Unis. En France, pendant longtemps, le Giec était presque inconnu… Aujourd’hui, quand les auteurs renvoient leurs textes, ils ont énormément de pression, de peur d’avoir laissé filtrer des erreurs. Et c'est de moins en moins acceptable de devoir élaborer un texte de cette importance avec des moyens aussi réduits…Car il faut souligner que le niveau de qualité demandé est exceptionnel ; on a parlé de trois erreurs peut-être sur un rapport de 3 000 pages… Pour la communication, c’est un point qui est abordé dans le rapport inter-académique en disant qu’il faut la renforcer, mais sans être très spécifique. C’est un problème délicat car l’expertise scientifique doit être rigoureuse. Or, si elle est rigoureuse, elle est difficile à expliquer. Pour être comprise, elle doit être simplifiée. Et on a vu que dans les débats on retournait parfois cette simplification de la communication comme une faute : il y a souvent confusion entre simplification pédagogique et sous-estimation des difficultés scientifiques…Globalement, je pense que la situation est sans issue s'il n'y a pas un certain lien de confiance entre les scientifiques et les gens qui veulent les écouter.

    Une confiance qui a été mise à mal par la vague climato-sceptique…

    Mise à mal ou révélée: en tout, c’est pour cela qu’il faut donner des garanties. Il faut aussi bien positionner cette notion d'expertise. Dans la science du climat, il y a des questions factuelles, sur lesquelles la science peut se positionner - ou pas, car parfois elle n’a pas les réponses. Dans la critique "climato-sceptique", il y a eu des remarques factuellement fausses,
    et d’autres, portant par exemple sur la manière de mesurer l'importance des perturbations climatiques à venir, ou sur les enjeux sociaux, qui méritent d'être écoutées et prises en compte. Il faut également pouvoir cadrer les différents aspects du débat: strictement scientifiques ou concernant l'interaction avec les décideurs politiques. Tout cela doit se faire avec méthode.

    L’une des attaques portées contre le Giec cette année, venait du fait que le groupe avait pris en compte un rapport du WWF. Rappelons que le Giec ne produit pas de travaux scientifiques mais dresse plutôt un état de l’art sur les sciences climatiques, le rendant dépendant des travaux des autres…Manque-t-on aujourd’hui de travaux dans certaines disciplines ou régions du monde ?

    Oui bien sûr il y a des régions vulnérables, en Afrique par exemple, où certains risques climatiques potentiels sont peu mis en avant; tout simplement parce qu’il n’y a pas assez d’études qui ont été faites…Quand on fait des panels régionaux où l’on manque de travaux scientifiques et que, par ailleurs, on a des ONG qui font des travaux de conservations, de  recueil d’un certain savoir, la question est de savoir si on oublie ces contributions ou si on les prend en compte ? Pour ma part, je pense que compte tenu du contexte, il faut privilégier des règles strictes qui ne prêtent pas à controverses. Mais c’est un problème complexe. Dans la controverse sur l’Himalaya il y avait ce problème de documentation à partir du WWF mais il y avait aussi ce chiffre absurde – le fait que les glaciers allaient disparaître dans 30 ans- qui a été maintenu… Là on peut imaginer que ces coquilles, avec plus de relecture, puissent être réduites au maximum.

    Faudrait-il donc créer des Giec régionaux ?

    Je n’y suis pas favorable car pour moi, la force du Giec tient avant tout à sa structure internationale. Déjà on le voit pour les panels régionaux, certaines personnes  se connaissent très bien et les processus de nomination sont plus délicats. La dimension internationale est nécessaire par rapport aux enjeux, et c'est aussi une certaine garantie d'objectivité.

    *Nouveau climat sur la terre, Hervé Le Treut, Flammarion, 2009

    Changement climatique: les savoirs et les possibles, de Jérôme Chappellaz, Olivier Godard, Sylvestre Huet et Hervé le Treut, éditions La ville brûle, 2010 (voir bibliographie)
    propos recueillis par Béatrice Héraud
    Mis en ligne le : 03/09/2010
    © 2009 Novethic - Tous droits réservés


    votre commentaire