• LEMONDE.FR avec Reuters, AFP | 11.12.10 | 09h13 

    Les 200 pays rassemblés sous l'égide de l'ONU à Cancun ont adopté, samedi 11 novembre, un texte déclinant une série de mécanismes pour lutter contre le changement climatique, qui prévoit notamment la création d'un Fonds vert pour aider les pays en développement. Cet accord, salué par l'écrasante majorité des délégations, intervient après douze jours de négociations et débloque en partie une situation qui n'avait guère évolué depuis le fiasco de la conférence de Copenhague, il y a près d'un an.
    Une des principales avancées prévue par l'accord de Cancun est la création d'un Fonds vert qui permettra aux pays en développement de s'adapter au changement climatique. Cette proposition, soutenue par le Mexique, hôte de la conférence, doit également favoriser la protection des forêts tropicales et les partage des technologies propres comme le solaire ou l'éolien. Placé sous l'égide temporaire de la Banque mondiale, cet organisme distribuera une partie de l'argent promis par les pays développés dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, à savoir 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Les nombreuses interrogations sur la façon dont ce fond sera alimenté restent cependant sans réponse.
    L'accord de Cancun "ouvre une nouvelle ère pour la coopération internationale sur le changement climatique", a déclaré la ministre des affaires étrangères mexicaine, Patricia Espinosa, copieusement applaudie par les délégués présents en séance plénière.  "Vous avez restauré la confiance de la communauté internationale dans le multilatéralisme", lui a lancé le ministre de l'environnement indien, Jairam Ramesh. Pour la ministre française de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, "on sauve de la faillite le système multilatéral de négociations sur le changement climatique".

    STATU QUO SUR KYOTO
    En contrepartie de ces avancées, les pays présents à Cancun se sont résolus à maintenir le statu quo sur le protocole de Kyoto, seul texte juridiquement contraignant sur le climat existant à ce jour. Selon les termes de l'accord, les signataires s'accordent pour repousser à 2011 les négociations sur l'avenir du protocole, sans prendre d'engagement de le prolonger au-delà de son terme. Sa première phase d'engagements expire en 2012, et de nombreux pays ont prévenu qu'ils ne prolongeraient pas le protocole, exigeant un nouveau traité incluant les autres pays émetteurs de gaz à effet de serre, à commencer par les Etats-Unis, la Chine et l'Inde.
    A Cancun, l'accord a été adopté en dépit de l'opposition de la Bolivie, seul pays à s'être prononcé contre le texte. Le négociateur bolivien Pablo Solon a regretté que la règle du consensus, jusqu'ici respectée, ait été bafouée, qualifiant la situation de "précédent funeste". "La règle du consensus ne signifie pas l'unanimité, ni qu'une délégation puisse prétendre imposer un droit de veto sur une volonté qui avec tant de travail a été accomplie", a répondu Mme Espinosa. "Il y aura probablement une note de bas de page disant que la Bolivie l'a contesté", a résumé Jake Schmidt, de l'ONG Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC).



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  • Journal de l'environnement 24 novembre 2010 par Valéry Laramée de Tannenberg

    Pendant que les négociateurs négocient, les émissions s'accroissent.

    Alors que s’ouvre, lundi, un nouveau round de négociations climatiques, les émissions de gaz à effet de serre ne baissent pas. Bien au contraire.
    Mardi 23 novembre, l’équipe française des négociateurs Climat a fait montre d’un certain optimisme. Devant un parterre de journalistes spécialisés, Brice Lalonde a estimé qu’un accord pourrait être conclu, lors du sommet climatique qui s’ouvre lundi prochain à Cancun. « Nous pouvons obtenir un jeu de décisions portant sur des éléments provisoires et partiels. En attendant un accord plus complet qui pourrait être conclu lors de la réunion de Durban (COP 17-MOP 7) en 2011 », a indiqué l’ambassadeur en charge des négociations Climat.
    Interrogé par le Journal de l’Environnement, Todd Stern est à peu près sur la même longueur d’onde. « Je ne crois pas que nous résoudrons tous les problèmes à Cancun. Mais je suis très optimiste quant à la possibilité de nous entendre sur un paquet de décisions. Il ne s’agira pas d’un traité mais d’avancées pragmatiques », explique l’envoyé spécial du président Obama sur les questions climatiques.
    Politiquement, donc, la COP 17-MOP 7 se présente sous de bons augures. Climatiquement, en revanche, la situation s’avère plus désastreuse que jamais. Coup sur coup, trois études publiées ces dernières heures rappellent le caractère terriblement inconfortable de notre situation.
    Malgré la récession qui frappé les grandes économies et la crise qui en ralentit toujours certaines, les émissions de gaz à effet de serre ne cessent de progresser. Dans la dernière édition de Nature Geoscience, un collectif de climatologues rappelle que si les rejets carbonés mondiaux, imputables à la combustion des hydrocarbures et au secteur cimentier, ont diminué de 1,3 % entre 2009 et 2008, la suite devrait être nettement moins verte. Selon les calculs de l’équipe internationale, coordonnée par le Français Pierre Friedlingstein (université d’Exeter), au rythme actuel, les émissions anthropiques de CO 2 devraient progresser de 3 % en 2010.
    Conséquence : la concentration de GES dans l’atmosphère explose. Publié mercredi, le Bulletin de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur les GES pour 2009, les principaux GES ont atteint leurs plus hauts niveaux jamais observés depuis l’époque préindustrielle. Le forçage radiatif total, induit par l’ensemble des GES, a augmenté de 27,5 % entre 1990 et 2009 et de 1 % entre 2008 et 2009, ce qui reflète l’accroissement des teneurs en dioxyde de carbone, en méthane et en oxyde nitreux de l’atmosphère. « Les concentrations de gaz à effet de serre ont atteint des niveaux records malgré le ralentissement de l’activité économique », se désole Michel Jarraud, secrétaire général de l’OMM.
    L’avenir s’annonce-t-il meilleur ? Rien n’est moins sûr. Un volumineux rapport, publié mercredi par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) fait le point sur les effets des engagements volontaires de réduction d’émissions pris par 85 pays à la suite de la conclusion de l’Accord de Copenhague, en décembre dernier.
    Les conclusions sont inquiétantes. L’accord de Copenhague rappelle que la température globale moyenne ne devra pas s’élever de plus de2°C(par rapport à l’ère pré-industrielle), faute de quoi le climat mondial pourrait entrer dans une phase dangereuse. Pour s’y tenir, les émissions anthropiques mondiales de GES doivent atteindre un maximum de 44 milliards de tonnes (Gt) par an d’ici 10 ans, avant de décliner.
    Actuellement, le Pnue estime à 48 milliards de tonnes nos rejets annuels de GES. Si les politiques « copenhaguiennes » sont suivies à la lettre, ces rejets attendront tout de même 49 Gt en 2020. Soit 5 Gt de trop. Cela étant, si nous ne faisons rien, l’atmosphère s’enrichira, chaque année de 56 Gt de GES. Plus que jamais, l’objectif des « 2°C » s’avère totalement hors de notre portée. Quoi qu’il se passe à Cancun.


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  • Journal de l'environnement 23 novembre 2010 par Valéry Laramée de Tannenberg et Sabine Casalonga

    Les négociateurs français pensent qu’un accord a minima pourrait être conclu lors du sommet climatique qui s’ouvre lundi. Les associations, elles, mettent la barre nettement plus haut.
    Un an après le semi-échec de Copenhague, un léger vent d’optimisme souffle sur les négociateurs du climat. Ce mardi 23 novembre, recevant l’Association des journalistes de l’environnement (AJE), les principaux négociateurs français ont décrit l’état des discussions internationales. Et les nouvelles sont plutôt bonnes.
    Après 4 principaux rounds de tractations depuis le début de l’année, certains dossiers se débloquent. « Au cours des premières réunions, nous avons subi toutes les critiques portées sur l’Accord de Copenhague. Puis nous avons rédigé un draft d’accord bardé d’options entre crochets », explique Paul Watkinson, chef de l’équipe de négociation.
    Mieux, un succès est envisageable à l’issue des 16 e conférence des parties à la convention de l’ONU sur les changements climatiques (COP 16) et 6 e conférence des parties au protocole de Kyoto (MOP 6) qui se tiendront à Cancun (Mexique) du 29 novembre au 10 décembre. « Nous pouvons obtenir un jeu de décisions portant sur des éléments provisoires et partiels. En attendant un accord plus complet qui pourrait être conclu lors de la réunion de Durban (COP 17-MOP 7) en 2011 », avance Brice Lalonde, ambassadeur en charge des négociations sur le climat.
    Les discussions étant en cours, le contenu de ce « jeu de décisions » est loin d’être arrêté. Mais, compte tenu de l’état des « marchandages », il est imaginable d’en dresser un sommaire plausible. Ce texte devrait reprendre les principaux points de l’Accord de Copenhague. Ce qui, après le vote de l’assemblée plénière dela COP , leur donnera enfin force de loi.
    Faute de cadre juridique satisfaisant, les participants au sommet de Cancun pourraient aussi instaurer une seconde période d’engagement du protocole de Kyoto. Celle-ci pourrait courir de 2013 à 2020, à l’instar des engagements unilatéraux pris par les pays membres de l’Union européenne (paquet Energie-climat). Reste à convaincre les gouvernements canadien et japonais qui restent, pour le moment, hostiles à l’idée.
    Toutefois, bien des sujets délicats restent sur la table. A commencer par les financements à long terme. Dans l’Accord de Copenhague, les pays les plus industrialisés se sont engagés à débloquer 100 milliards de dollars (74,45 milliards d’euros) par an à partir de 2020 pour financer la réduction des émissions et l’adaptation dans les pays en développement. Récemment, un groupe de travail, mandaté par l’ONU, a conclu à la faisabilité du dispositif, malgré la crise économique. A condition, toutefois, de faire preuve d’une certaine créativité financière.
    Directement lié au sujet précédent, vient l’inextricable sujet des MRV. Il s’agit, en clair, des méthodes de mesure, de publicité et de vérification ( Measure, Reporting, Verification en anglais, d’où l’acronyme onusien de MRV) pour évaluer les effets des politiques climatiques que mettront en place les pays émergents et en développement. La mise en œuvre de ces MRV est réclamée par les pays industrialisés, qui financeront ces politiques et veulent être sûrs que l’argent investi ne l’aura pas été en pure perte. Problème, lesdits MRV sont considérés par certains pays, dontla Chine , comme attentatoires à leur souveraineté.
    Ces MRV conditionnent aussi le démarrage du système Redd + de lutte contre la déforestation tropicale. Si l’on ne peut pas évaluer l’économie d’émissions réalisée en sauvegardant la forêt brésilienne ou congolaise, on peut difficilement monétiser les crédits carbone qui seront émis par les pays luttant ou finançant la lutte contre la déforestation.
    Les ONG risquent de ne pas se satisfaire des espoirs entretenus par les négociateurs tricolores. Au cours d’un point-presse, également tenu mardi, le réseau Action climat-France (RAC-F) et Greenpeace ont tenu à rappeler « leurs » objectifs de Cancun.
    « Le sommet de Cancun devra fixer le cadre d’une deuxième période d’engagement du protocole de Kyoto, pour qu’un accord soit scellé fin 2011 », explique Sébastien Blavier du RAC-F. Plusieurs points conditionnent toutefois un accord sur un éventuel « Kyoto II ».
    Pour préserver son « intégrité environnementale », les ONG préconisent une refonte du mécanisme de développement propre (MDP) pour éviter les effets d’aubaine [voir le JDLE], le règlement de la question des quotas excédentaires et un accord sur les règles de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre liées à l’utilisation des terres, à leur changement d’affectation et à la foresterie (« Lulucf », en anglais).
    Les associations écologistes prônent aussi une reconnaissance de l’écart entre la science et les engagements politiques. De fait, la science et la Feuille de route de Bali, adoptée en 2007, préconisent une réduction de 80 % des émissions de GES des pays les plus industrialisés d’ici 2050 par rapport à 1990, pour limiter le réchauffement à1,5°Cen 2100. Or les engagements volontaires pris, conformément à l’Accord de Copenhague par les pays industrialisés (Etats-Unis inclus) sont compris entre -7 % et -13 % d’ici 2020. Si cette tendance n’est pas infléchie, l’Humanité émettra entre 8 et 12 gigatonnes équivalent CO 2 de trop par an. « Un plan d’action pour combler ce ‘gap’ devrait être défini urgemment d’ici 2011 sous l’égide delaCOP  », souligne Sébastien Blavier. Un sacré vœu pieux.

     


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