• De révisions en corrections, le grand projet de loi sur le climat et l'énergie s'est enlisé au Congrès. Al Gore et plusieurs partisans de l'énergie verte relancent le débat, en adoptant une nouvelle approche, centrée sur le financement public des recherches sur l'énergie.
    Le président Barack Obama a récemment fait installer des panneaux solaires à la Maison Blanche. Et son ministre de l'énergie, Ken Salazar, a donné le feu vert du gouvernement  pour construire plusieurs projets d'usines solaires sur des terrains publics, en Californie. Les usines de la vallée de San Bernadino et de la vallée Imperiale, lorsqu'elles fonctionneront à plein régime, fourniront suffisamment d'électricité pour satisfaire les besoins de plus de 840 000 foyers. Ces quelques initiatives sont pour l'instant les seules manifestations de l'intérêt de l'administration Obama pour les énergies renouvelables. Car la grande loi américaine censée répondre au défi du réchauffement de la planète n'a toujours pas vu le jour.
    En juin 2009, les élus démocrates, majoritaires à la Chambre des Représentants, ont bien voté en faveur du projet de loi climat et énergie dont l'objectif était de réduire les émissions de gaz a effet de serre. Les élus démocrates proposaient la mise en place d'un système de “Cap and Trade”, à l’image du marché carbone européen. Mais ce projet n'a jamais vu le jour, car le texte de loi s'est arrêté aux portes du Sénat… Les lobbies représentants les industries pétrolières, les mines de charbon et les centrales électriques s'y sont vigoureusement opposés et ont convaincu les sénateurs Républicains. Aucun projet bi-partisan, démocrate et républicain, n'a donc pu être voté. Harry Reid, le chef des élus Démocrates au Sénat, l'a bien constaté cet été. Il n'a jamais réussi à aligner les 60 votes nécessaires pour faire passer la loi sur l'énergie.

    Des climato-septiques financées par des entreprises européennes
    Le 25 octobre dernier, le Climate Action Network Europe (CAN-Europe) a publié un rapport sur le sujet, indiquant que « des entreprises parmi les plus gros pollueurs européens financent les membres du Sénat américain climato-sceptiques et/ou opposés à toute législation climatique aux États-Unis ». Parmi eux, les firmes françaises GDF-Suez et Lafarge, ainsi que EON, BP, BASF, Bayer, Solvay et Arcelor-Mittal. Plus de 306 000 euros auraient ainsi été dépensés pour soutenir les parlementaires candidats aux élections législatives de mi-mandat, opposés à toute réglementation sur le climat. « Il est choquant de voir que les mêmes entreprises appelant l'UE au gel des objectifs de réduction [des émissions de gaz à effet de serre], soit disant pour des raisons de concurrence, notamment vis-à-vis des États-Unis, financent les votes contre la législation sur le climat au Sénat américain ! Cela montre clairement l'hypocrisie de ces industriels opposés à tout virage progressiste en Europe sur le climat », s’indigne le RAC, membre français de CAN.
    De fait, aux Etats-Unis, le marche “cap and trade” pour les émissions de CO2 semble bel et bien mort. Les écologistes, qui veulent encourager le développement des énergies renouvelables, n'ont toutefois pas dit leur dernier mot. Ils reviennent sur le devant de la scène politique avec une toute autre approche, axée sur la recherche. L'ancien vice président Al Gore, chef de file de l'Alliance for Climate Protection, promet ainsi de dévoiler au mois de novembre son plan pour réduire les couts de l'énergie propre et créer en même temps les emplois dont l'Amérique a besoin. De même, deux think tank, l'un républicain (American Enterprise Institute) et l'autre démocrate (Brookings Institution), alliés au Breakthrough Institute , viennent de sortir un rapport commun prônant la multiplication par six des efforts de recherche sur l'énergie propre, financés par l'État.

    Energie post-partisane
    Aujourd'hui, les pouvoirs publics y consacrent 4 milliards de dollars. Les trois organismes demandent que ces financements s’élèvent à 25 milliards de dollars. “Les législateurs de droite et de gauche se sont embourbes dans la guerre du climat” soulignent les auteurs du rapport sur “l'énergie post partisane”. Ils proposent donc de sortir de l'ornière en “accélérant la recherche et l'innovation” pilotées par les ministères de l'énergie et de la défense, en assurant le financement de leurs recherches par des taxes sur les forages pétroliers et sur les importations de pétrole. L'initiative de l'American Enterprise Institute et de la Brookings Institution en est encore à ses débuts. Il faudra convaincre les nouveaux Représentants du Congres, élus en novembre, de sa pertinence. Et relancer la grande loi sur les énergies propres.            
    Caroline Crosdale à New York
    Mis en ligne le : 02/11/2010
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  • Journal de l'environnement 29 octobre 2010

    Le parapétrolier et BP savaient que le ciment utilisé pour le puits de pétrole à l'origine de la marée noire du golfe du Mexique était un matériau à risque, a révélé jeudi 28 octobre une commission spéciale d'enquête. « Halliburton et BP possédaient tous deux des résultats en mars indiquant que le type de produit injecté dans le puits serait instable, mais aucun n'a agi en fonction de ces données », écrit Fred Bartlit, le principal enquêteur, dans une lettre adressée aux membres de la commission.
    « Halliburton (et peut-être BP) aurait dû envisager de façonner de nouveau le produit avant de l'injecter dans le puits Macondo », poursuit-il. Le coffrage en ciment du puits réalisé par Halliburton avait été désigné rapidement comme l'une des causes possibles de l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon le 20 avril, qui a provoqué la mort de 11 travailleurs et engendré la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis.
    Trois tests sur le matériau fourni par Halliburton pour sceller le puits et empêcher toute fuite d'hydrocarbure ont montré qu'il se révélait instable, selon la lettre à la commission d'enquête sur le désastre mise en place par la Maison blanche. Deux de ces tests ont été conduits en février et un autre en avril, soit quelques semaines avant l'accident.
    Un quatrième test, réalisé en avril, semblait indiquer une meilleure stabilité du produit, mais les résultats de ce test n'étaient pas disponibles avant l'explosion. Selon la commission, Halliburton a pourtant continué à déverser du ciment pour la consolidation du puits « sans un résultat de laboratoire indiquant » que le ciment était stable.


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  • La Conclusion d'AlternativA Bordeaux le 10-10-10 s'appuyait sur les 2 documents ci-dessous :

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  • Un bilan rapide de la journée AlternativA

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  • Le Climate Action Network Europe (CAN-Europe) publie aujourd’hui un rapport choc qui pointe du doigt les entreprises européennes qui financent les membres du Sénat américain climato-sceptiques et/ou opposés à toute législation climatique aux Etats-Unis.
    Ce document, basé sur les informations du site internet opensecrets.org montre que les plus gros pollueurs européens financent les opposants aux politiques de lutte contre les changements climatiques aux Etats-Unis. Parmi eux, les firmes françaises GDF-Suez et Lafarge.
    Des centaines de milliers d’euros pour les opposants aux politiques climatiques aux Etats-Unis
    Ce sont plus de 306 000 euros qui ont été distribués en 2010 par les principaux pollueurs européens aux climato-sceptiques et autres opposants à la loi de lutte contre les changements climatiques, élus au Sénat américain. Ce montant représente près de 80% du total des financements engagés par ces entreprises pour subventionner des candidats durant leur campagne pour les élections de mi-mandat 2010. Près de 35 000 euros de Lafarge, et plus de 20 000 euros de GDF-Suez ont ainsi rempli les poches de sénateurs climato-sceptiques ou opposés à l’instauration d’un marché du carbone aux Etats-Unis.

    Des manœuvres dans l’ombre contre toute progression en faveur du climat
    Alors que de plus en plus de voix s’élèvent à Bruxelles et dans toute l’Europe en faveur d’un passage inconditionné à un objectif de -30% de réduction des émissions d’ici à 2020, les Ministres européens de l’Environnement se sont montrés une nouvelle fois incapables de faire progresser les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre lors du Conseil européen du 14 octobre. Le Conseil s’est contenté de réitérer la nécessité d’engagements préalables comparables des autres pays industrialisés.
    Or c’est précisément la position défendue par les industries intensives en carbone ou productrices d’énergies carbonées, telles que Lafarge ou GDF-Suez. Ce rapport révèle que ces entreprises ne se contentent pas de manœuvrer pour bloquer les tentatives d’engagement plus ambitieux de l’Europe vers la sobriété carbone. Elles bloquent aussi les ambitions des Etats-Unis…
    Il est choquant de voir que les même entreprises appelant l’UE au gel des objectifs de réduction, soit disant pour des raisons de concurrence, notamment vis-à-vis des Etats-Unis, financent les votes contre la législation sur le climat au Sénat américain ! Cela montre clairement l’hypocrisie de ces industriels opposés à tout virage progressiste en Europe sur le climat.
    Ce double jeu des industriels s’explique en partie par les profits extraordinaires que ces derniers réalisent, profitant du laxisme du marché européen de quotas d’émissions. L’ONG Sandbag a ainsi évalué que, grâce au surplus de quotas qui leur ont été distribués de manière gratuite, les industriels européens vont réaliser des gains de l’ordre de 18 milliards d’euros entre 2008 et 2012, dont 330 millions d’euros pour le cimentier Lafarge.
    Le CAN Europe et son relais français (RAC-France) appellent donc GDF-Suez et Lafarge à s’engager publiquement à ne plus financer des opposants aux politiques climatiques, en Europe comme aux Etats-Unis. Il appelle aussi les représentants de l’Etat français à demander des comptes sur ces pratiques inacceptables des groupes, aux Etats-Unis comme en Europe.

    Contact :

    - Sébastien Blavier – Réseau Action Climat : 01.48.58.83.92 – 06.59.31.27.68

     


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