• Les diplomates du climat sont repartis pour une semaine de négociations. Ils devront notamment examiner l’esquisse de l’accord international qui pourrait être conclu en décembre prochain.
    Et c’est reparti ! C’est aujourd’hui, lundi 2 août, que reprennent les négociations climatiques, sous l’égide de l’ONU. Selon la terminologie onusienne, il s’agit de la 11 e session du groupe de travail spécial sur l’action concertée à long terme au titre de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (AWG-LCA, selon l’acronyme anglais) et de la 13 e session du groupe de travail spécial sur les nouveaux engagements des parties à l’annexe 1 au titre du protocole de Kyoto (AWG-KP).
    Ces aréopages comprennent, pour le premier, les représentants des pays ayant ratifié la convention Climat de 1992 et, pour le second, les négociateurs des pays ayant ratifié le protocole de Kyoto. Grosso modo, les deux enceintes réunissent à peu près les mêmes diplomates, à l’exception des Etats-Unis, qui n’ont pas ratifié Kyoto. Initialement, les membres des deux assemblées devaient imaginer des solutions pour prolonger l’action du protocole signé en 1997, dont la période d’engagement s’achève en 2012.
    Dans l’immédiat, les diplomates doivent réussir une subtile alchimie. Mettre enfin en application l’accord de Copenhague de décembre 2009, et s’accorder également sur un texte qui pourrait servir de base à un accord international, -  lequel serait scellé lors du prochain sommet climatique de Cancun, en novembre-décembre prochains.
    Présenté lors de la conférence de Bonn du printemps dernier, un projet de texte existe. Mis sur la table le 10 juin par la présidente de l’AWG-LCA, la diplomate zimbabwéenne Margaret Mukahanana-Sangarwe, il fait déjà 45 pages, contre 21 initialement.
    En résumé, il propose une dizaine de grandes idées. Le réchauffement climatique devrait être limité, entre 1 (nous y sommes presque) et 2°C . La négociation reste ouverte. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) anthropiques devraient commencer à s’infléchir après 2020. Vers 2050, les rejets devraient avoir globalement diminué (de 25 à 50 %, selon les versions du texte). Ce qui implique des pays développés (en gros, les pays de l’annexe 1 du protocole de Kyoto) qu’ils diminuent leurs émissions de 75 à plus de 95 % (toujours selon les versions du texte) d’ici 2050. Dictés par la climatologie et la politique, ces objectifs vont bien au-delà des propositions faites, au début de l’année, par 38 pays émergents et tous les pays industrialisés.
    Ces mêmes pays riches pourraient consacrer 100 milliards de dollars (75,94 milliards d’euros) par an (ou 1,5 % de leur PIB), à partir de 2020, pour financer la réduction des émissions de GES, l’adaptation aux conséquences des changements climatiques et le transfert de technologies sobres vers les pays du Sud.
    Parallèlement, ces pays en développement devraient, selon leurs moyens, engager des politiques nationales d’allègement de leur bilan carbone. Politique dont l’inévitable prémisse serait la mise en place et la publication régulière d’inventaires d’émission de GES.
    Bref, on tourne toujours autour des mêmes sujets depuis plusieurs années. Une nouveauté toutefois : la conférence de Bonn est présidée par la toute nouvelle patronne du secrétariat de la convention sur les changements climatiques, Christiana Figueres. Lundi, lors de son discours d’accueil, la successeure d’Yvo de Boer a rappelé que les pays du Nord se sont engagés, fin décembre, à verser 30 milliards $ (22,78 milliards €) aux pays du Sud d’ici 2012. Une promesse qui conditionne, à l’évidence, la conclusion du prochain accord climatique international.

    Journal de l'environnement, lundi 2 août


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