• Un fonds vert pour le climat pourrait être créé à la Conférence de Cancun

    LEMONDE | 04.09.10 |

    L'accord de Copenhague de décembre prévoyait un déblocage rapide par les pays riches de 30 milliards de dollars (23,34 milliards d'euros) d'ici à 2012, et l'instauration d'un fonds vert pour le climat (green climate fund) fournissant 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.
    La Conférence sur le climat de Cancun, au Mexique, début décembre, pourrait déboucher sur la création d'un "fonds vert", susceptible de financer l'adaptation au changement climatique dans les pays pauvres. Selon le ministre suisse de l'environnement, Moritz Leuenberger, "un consensus règne sur la nécessité d'un financement à long terme dans le domaine du climat".
    M. Leuenberger concluait une réunion informelle d'une cinquantaine de pays qui s'est tenue à Genève les 2 et 3 septembre. Organisée par la Suisse et le Mexique, la rencontre visait à faire avancer les discussions sur le financement, une question-clé pour débloquer la négociation climatique.
    L'accord de Copenhague de décembre prévoyait un déblocage rapide par les pays riches de 30 milliards de dollars (23,34 milliards d'euros) d'ici à 2012, et l'instauration d'un fonds vert pour le climat (green climate fund) fournissant 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.
    La discussion à Genève a porté sur la façon dont ce fonds pourrait fonctionner et sur son articulation avec ceux qui existent : fonds pour l'environnement mondial ; fonds spécial pour les changements climatiques et fonds pour les pays les moins avancés. A quoi s'ajoutent des fonds d'investissement de la Banque mondiale. Mais, comme l'a indiqué un participant, "le problème n'est pas d'avoir beaucoup de vaches, mais d'avoir du lait".
    Quelles seraient les sources de financement possibles ? La question a été abordée au cours de la réunion avec des réponses diverses : nouvelles taxes ? Utilisation des mécanismes de marché du carbone ? Participation du secteur privé ?, etc. Quelques pays, comme la Bolivie, insistent pour que le fonds soit essentiellement alimenté par de l'argent public.

    Transparence de l'argent
    Cette réflexion relève, quoi qu'il en soit, du Groupe consultatif de haut niveau sur le financement de la lutte contre le changement climatique, instauré par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Ce groupe doit rendre son rapport en novembre.
    La bonne atmosphère des discussions de Genève permet d'envisager une avancée à Cancun : "On est en train de passer de l'idée d'un accord global à l'idée d'accords ponctuels, constate Brice Lalonde, ambassadeur de France pour le climat. Ces derniers pourraient être "balancés", c'est-à-dire qu'un accord partiel sur tel point serait équilibré par un accord dans un autre domaine." Un accord sur le fonds vert, plutôt demandé par les pays du Sud, serait par exemple "balancé" par un texte sur le respect des engagements de réductions des émissions de CO2, plutôt demandé par les pays du Nord.
    Reste la question de la transparence de l'argent déjà mis sur la table. "Les pays du Nord affichent 30 milliards d'engagement, dit Romain Benicchio, d'Oxfam, mais ces fonds sont-ils vraiment nouveaux ?"

    Hervé Kempf


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