• Pour l'AIE, l'échec de Copenhague pourrait coûter 1 000 milliards de dollars

    LEMONDE.FR avec AFP | 09.11.10 | 12h25  •

    L'échec du sommet de Copenhague sur le climat coûtera au monde 1 000 milliards de dollars en investissements supplémentaires à réaliser d'ici à 2030 pour infléchir les politiques  énergétiques, soit 11 600 milliards en tout, selon le rapport annuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) sur les perspectives énergétiques mondiales.
    Dans son rapport publié il y a un an juste avant le sommet sur le réchauffement climatique, l'agence, qui représente les intérêts des pays industrialisés, estimait que des investissements supplémentaires d'un montant de 10 500 milliards de dollars étaient nécessaires jusqu'en 2030 pour infléchir les politiques énergétiques et éviter des "dommages irréparables" pour le climat.
    Cette année, l'AIE affirme que les "dépenses supplémentaires" nécessaires s'élèvent à 11 600 milliards d'ici à 2030, soit "environ 1 000 milliards de plus qu'estimé l'an dernier". Selon l'agence, dont le siège est à Paris, réduire les émissions de CO2 de manière suffisante pour limiter la hausse de la température de la planète à 2 degrés, accord non contraignant conclu à Copenhague, "nécessiterait une transformation profonde du système énergétique mondial".
    "Les engagements annoncés par les pays dans le cadre de l'accord de Copenhague pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ne sont pas, dans l'ensemble, à la hauteur de ce qui serait nécessaire" pour atteindre l'objectif des 2 degrés, déplorent les auteurs du rapport. Seule "une impulsion politique phénoménale" permettrait de respecter cet objectif, affirment-ils.

    UNE DEMANDE D'ÉNERGIE TOUJOURS CROISSANTE
    Toujours selon ce rapport, la planète devrait consommer dans vingt-cinq ans 36 % d'énergie en plus par rapport à 2008, une hausse qui masque toutefois d'importantes disparités. Ainsi, les pays riches réunis au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dont l'AIE est le bras énergétique, verront leur demande croître très lentement, au contraire des puissances émergentes.
    En 2035, le géant chinois représentera 22 % de la demande globale contre 17 % aujourd'hui : la croissance de la demande chinoise depuis 2000 a été quatre fois plus forte qu'au cours de la décennie précédente.
    Les énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel) devraient demeurer en 2035 les sources dominantes. La demande mondiale de pétrole devrait ainsi croître de 18 % entre 2009 et 2035, à 99 millions de barils par jour (mbj), tirée là aussi par la Chine et ses besoins en carburants pour les transports. Du coup, l'agence s'attend à une hausse du prix du brut, le baril pouvant atteindre 113 dollars en 2035, contre plus de 87 aujourd'hui. De son côté, "le gaz naturel pourrait connaître un âge d'or très bientôt", car il sera "meilleur marché et abondant".
    En raison de prix élevés et grâce aux efforts des gouvernements pour promouvoir d'autres voies, la part du pétrole dans la demande globale devrait néanmoins reculer en 25 ans, de 33 % à 28 %, au profit notamment du nucléaire (qui passerait de 6 % à 8 %) et des énergies renouvelables (hydraulique, éolienne, solaire, etc.) qui doubleraient de 7 % à 14 %.
    La prochaine conférence de l'ONU sur le climat se tiendra du 29 novembre au 10 décembre à Cancun, au Mexique.





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