• Dès 1979, le rapport Charney annonçait le réchauffement climatique
    LE MONDE | 28.12.09 | 15h42  •  Mis à jour le 28.12.09 | 15h42
    San Francisco (Californie), envoyé spécial


    n peu de satisfaction, pas mal d'amertume. Avec des sentiments mêlés, plusieurs scientifiques ont célébré, au congrès d'automne de l'American Geophysical Union (AGU), qui s'est tenu en décembre à San Francisco, le trentième anniversaire du rapport Charney. Du nom d'un texte commandé, en 1979, par la Maison Blanche à l'Académie nationale des sciences américaine, afin de dresser une synthèse des connaissances sur l'impact possible des activités humaines sur le climat.

    Satisfaction : "Rien, dans toutes les nouvelles connaissances acquises depuis trente ans, n'est venu contredire les conclusions du rapport Charney", explique Raymond Pierrehumbert, titulaire de la chaire de géo-sciences de l'université de Chicago, qui présidait la session célébrant les trente ans de cet ancêtre des rapports du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC). Amertume, aussi : "Ce qui (était) discuté à Copenhague aurait pu commencer à être discuté il y a trente ans", ajoute-t-il.

    Rapport tombé dans l'oubli

    De fait, ce qu'écrivent les neuf auteurs du rapport, emmenés par Jule Charney (1917-1981), alors professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), pourrait avoir été écrit hier. "Depuis plus d'un siècle, nous savons que des changements de la composition de l'atmosphère peuvent changer sa faculté à absorber l'énergie du Soleil, peut-on lire en préambule. Nous avons la preuve irréfutable que l'atmosphère change et que nous contribuons à ce changement. Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone augmentent continûment, ce qui est lié à la combustion des ressources fossiles et à l'utilisation des sols. Puisque le dioxyde de carbone joue un rôle significatif dans l'équilibre thermique de l'atmosphère, il est raisonnable de penser que son augmentation continue affectera le climat."

    La lecture du rapport Charney nous rappelle, a expliqué en substance l'océanographe Carl Wunsch, professeur au MIT, qui en fut l'un des auteurs, que le diagnostic du réchauffement anthropique ne repose pas sur des modèles numériques complexes. Il tient à une physique simple, déjà maîtrisée il y a trente, voire quarante ans. L'estimation de la sensibilité du climat à un doublement du CO2 atmosphérique était grosso modo la même en 1979 qu'aujourd'hui : entre 1,5 °C et 4,5 °C d'augmentation de la température moyenne de la basse atmosphère.

    Mais "le plus important" est, selon Raymond Pierrehumbert, que la science de la fin des années 1970 avait déjà anticipé que les premiers effets du réchauffement mettraient des décennies à être décelables. "Les auteurs écrivaient que, vu l'inertie du système, si on attendait de voir les premiers effets du réchauffement avant d'agir, alors une grande quantité de réchauffement supplémentaire serait inévitable", dit le chercheur.

    Une fois remis, le rapport Charney est tombé dans l'oubli. "Les décideurs politiques ont du mal à tenir compte des prévisions, ils ne réagissent qu'à ce qu'ils voient se produire (...), pas à ce qui est prévu", conclut M. Pierrehumbert. Le rapport commandé par Jimmy Carter aura eu son utilité. Parmi ses auteurs, un certain Bert Bolin (1925-2007) allait cofonder, moins d'une décennie plus tard, le GIEC et en être le premier président.

    Stéphane Foucart
    Article paru dans l'édition du 29.12.09

    votre commentaire

  • Accord de Copenhague, traduction française non officielle
    par Christian Brodhag | Thématique: Atmosphere | Rubrique: Initiatives-Actions

    Version préliminaire non éditée
    Décision -/CP.15

    La Conférence des Parties,
    Prend note de l’Accord de Copenhague du 18 Décembre 2009.

    Accord de Copenhague
    Les chefs d’État, chefs de gouvernement, ministres et autres chefs des délégations suivant présents à la Conférence des Nations Unies
    sur les Changements Climatique de 2009 à Copenhague: [Liste des Parties]
    Dans la poursuite de l’objectif ultime de la Convention tel qu’énoncé dans son Article 2,
    En étant guidé par les principes et dispositions de la Convention,
    Notant les résultats du travail accompli par les deux Groupes de Travail spéciaux
    Approuvant la décision x/CP.15 sur le Groupe de Travail spécial sur l’action coopérative à long terme et la décision x/CMP.5 qui demande que le Groupe Travail spécial sur les nouveaux engagements des Parties de l’Annexe 1 au titre du Protocole de Kyoto poursuive ses travaux,
    Se sont entendus sur cet Accord de Copenhague, qui est immédiatement opérationnel.

    1. Nous soulignons que le changement climatique est l’un des plus grands défis de notre temps. Nous soulignons notre forte volonté politique pour combattre de toute urgence les changements climatiques conformément au principe des responsabilités communes mais différenciées selon les responsabilités et capacités respectives. Pour atteindre l’objectif ultime de la Convention de stabiliser la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêcherait une interférence anthropique dangereuse avec le système climatique, nous allons renforcer notre action concertée de longue durée pour lutter contre les changements climatiques, en reconnaissant l’estimation scientifique que l’augmentation de la température mondiale devrait être inférieure à 2 degrés Celsius, sur la base de l’équité et dans le contexte du développement durable. Nous reconnaissons l’impact critique des changements climatiques et les impacts potentiels des mesures de riposte sur les pays particulièrement vulnérables à ses effets négatifs, et soulignent la nécessité d’établir un programme d’adaptation global incluant l’appui international.

    2. Nous convenons que des réductions importantes des émissions mondiales sont requises en accord avec la science, comme le démontre le Quatrième rapport d’évaluation du GIEC, avec l’objectif de réduire les émissions mondiales de manière à maintenir l’augmentation de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius, et prendre des mesures pour atteindre cet objectif, compatibles avec la science et sur la base de l’équité. Nous devrions coopérer pour atteindre le pic des émissions mondiales et nationales dès que possible, compte tenu que le délai pour atteindre un pic sera plus long pour les pays en développement et en gardant à l’esprit que le développement social et économique et l’éradication de la pauvreté sont les priorités premières et absolues des pays en développement et qu’une stratégie de faible développement des émissions est indispensable au développement durable.

    3. L’adaptation aux effets néfastes des changements climatiques et les impacts potentiels des mesures de riposte est un défi à relever par tous les pays. Une action renforcée et la coopération internationale en matière d’adaptation est requise d’urgence pour assurer la mise en oeuvre de la Convention en permettant et en appuyant la mise en oeuvre d’actions d’adaptation visant à réduire la vulnérabilité et renforcer la résilience des pays en développement, particulièrement dans ceux qui sont particulièrement vulnérables, notamment les pays les moins avancés, les petits États insulaires en développement et l’Afrique. Nous convenons que les pays développés devraient fournir des ressources financières, des technologies et un renforcement des capacités adéquats, prévisibles et durables pour soutenir la mise en oeuvre de mesures d’adaptation dans les pays en développement.

    4. Les parties de l’Annexe 1 s’engagent à mettre en oeuvre individuellement ou conjointement les objectifs quantifiés d’émissions pour l’ensemble de l’économie pour 2020, qui seront présentés dans le format donnée en annexe (1)[1] par les Parties de l’Annexe 1, au secrétariat d’ici le 31 Janvier 2010 pour la compilation dans un document INF. Les Parties de l’Annexe 1 qui sont Parties au Protocole de Kyoto renforceront ainsi encore les réductions d’émission initiées par le Protocole de Kyoto. Les résultats des réductions et de financement par les pays développés seront mesurés, déclarés et vérifiés conformément aux lignes directrices actuelles et nouvelles qui seraient adoptées par la Conférence des Parties, et veillera à ce que le rendu-compte de ces objectifs et des financements soit rigoureux, solide et transparent.

    5. Les Parties à la Convention non-Annexe 1 mettront en oeuvre des actions d’atténuation, incluant celles qui doivent être soumises au secrétariat par les Parties non-Annexe 1 dans le format donné en annexe (2) pour le 31 Janvier 2010, pour compilation dans un document INF, en conformité avec l’article 4.1 et l’article 4.7 et dans le contexte du développement durable. Les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement peuvent entreprendre des actions volontaires et sur la base d’un soutien. Les actions d’atténuation prises par la suite et envisagées par les Parties non-Annexe 1, y compris les rapports d’inventaire nationaux, doivent être communiquées dans les communications nationales compatibles avec Article 12.1 (b) et ce tous les deux ans sur la base des orientations qui seront adoptées par la Conférence des Parties. Ces actions d’atténuation communiquées dans les communications nationales ou par ailleurs au Secrétariat seront ajoutés à la liste de l’annexe (2). Les mesures d’atténuation prises par les Parties non-Annexe 1 seront soumises à leur évaluation nationale, leurs rapports et vérification seront présentés tous les deux ans dans leurs communications nationales. Les Parties non-Annexe 1 communiqueront des informations sur la mise en oeuvre de leurs actions par le biais des communications nationales, avec des dispositions pour les consultations internationales et l’analyse sur la base de lignes directrices clairement définies qui garantiront le respect de la souveraineté nationale. À l’échelle nationale les mesures d’atténuation appropriées recherchant un soutien international seront inscrites dans un registre ainsi que les technologies pertinentes, les finances et l’appui au renforcement des capacités. Ces actions soutenues seront ajoutées à la liste de l’annexe (2). Ces actions d’atténuation soutenues, adaptées au contexte national, seront soumises à un contrôle international, la déclaration et la vérification conformément aux orientations adoptées par la Conférence des Parties.

    6. Nous reconnaissons le rôle crucial de la réduction des émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts et la nécessité de renforcer l’absorption des émissions de gaz à effet de serre par les forêts et convenons de la nécessité de fournir des incitations positives à de telles actions grâce à la mise en place immédiate d’un mécanisme comprenant REDD-plus, pour permettre la mobilisation de ressources financières provenant des pays développés.

    7. Nous décidons d’adopter des approches variées, y compris les possibilités d’utiliser le marché, pour améliorer leur rapport coût-efficacité, et à promouvoir des actions d’atténuation. Les pays en développement, en particulier ceux dont l’économie est à faible émission, devraient recevoir des incitations pour continuer à se développer sur une voie à faible émission.

    8. Le renforcement, les fonds nouveaux et supplémentaires, prévisibles et suffisants, ainsi que l’amélioration de leur accès doivent être fournis aux pays en développement, conformément aux dispositions pertinentes de la Convention, afin de permettre et soutenir l’action renforcée en
    matière atténuation, y compris les moyens financiers importants pour réduire les émissions résultant du déboisement et de la dégradation la forêt (REDD-plus), l’adaptation, le développement et le transfert technologique et le renforcement de capacité, pour renforcer la mise en oeuvre de la Convention. L’engagement collectif des pays développés est de fournir des ressources nouvelles et supplémentaires, y compris la foresterie et des investissements via les institutions internationales, approchant 30 milliards de dollars pour la période 2010-2012, avec une répartition équilibrée entre l’adaptation et l’atténuation. Le financement de l’adaptation sera prioritaire pour les pays en développement les plus vulnérables, tels que les pays les moins avancés, les petits Etats insulaires et l’Afrique. Dans le cadre d’actions significatives d’atténuation et la transparence sur leur mise en oeuvre, les pays développés s’engagent à mobiliser conjointement un objectif de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour répondre aux besoins des pays en développement. Ce financement proviendra d’une grande variété de sources, publiques et privées, bilatérales et multilatérales, y compris les sources alternatives de financement. Un nouveau financement multilatéral pour d’adaptation sera mis à disposition par le biais d’arrangements financiers efficaces et efficients, avec une structure de gouvernance permettant une représentation égale des pays développés et en développement. Une partie importante de ces financements devrait passer à travers le Fond climatique vert de Copenhague.

    9. À cette fin, un panel de haut niveau sera établi sous la direction de, et rendant compte à, la Conférence des Parties chargée d’étudier la contribution des sources potentielles des recettes, y compris les sources de financement alternatives, en vue de satisfaire cet objectif.

    10. Nous décidons que le Fonds climatique vert de Copenhague est établi comme une entité opérationnelle chargée du mécanisme financier de la Convention en vue d’appuyer les projets, programmes, politiques et autres activités dans les pays en développement portant sur l’atténuation, y compris REDD-plus, l’adaptation, le renforcement des capacités, le développement et le transfert de technologie.

    11. Afin d’améliorer l’action sur le développement et le transfert de technologie nous décidons d’établir un Mécanisme pour la Technologie pour accélérer le développement et le transfert de technologie à l’appui des mesures d’adaptation et d’atténuation qui seront guidée par une approche nationale et tenant compte des particularités et des priorités nationales.

    12. Nous appelons à une évaluation de l’exécution du présent Accord qui devrait être achevée d’ici 2015, y compris à la lumière des objectifs ultimes de la convention. Cela inclura l’examen du renforcement des objectifs à long terme en référence à divers éléments présenté par la science, notamment en rapport à des hausses de température de 1,5 degré Celsius.

    Annexe (1) Objectifs quantifiés des d’émissions à l’échelle de l’économie pour 2020
    Parties Annexe 1 / Réduction des émissions en 2020 / Année de référence
    Annexe (2) Actions d’atténuation appropriées au niveau national pour les Pays en développement parties
    Non Annexe 1 / Actions
    [1] Les annexes à l’Accord de Copenhague seront indiquées en minuscule et avec le chiffre entre parenthèse, pour les distinguer de l’Annexe 1 de la Convention climat. En anglais deux termes sont employés : respectivement Appendix et Annex.

    sur http://www.mediaterre.org/international/actu,20091220195727.html

    votre commentaire
  • Mexico, prochain rendez-vous des négociateurs sur le climat
    Reuters 20.12.09 | 15h20
    Agrandir la  taille du texte
    Diminuer la  taille du texte
    Imprimer cet  article
    Par Alister Doyle

    COPENHAGUE (Reuters) - La conférence de Mexico sur le climat, prévue dans un an, aura fort à faire pour remettre en route un processus mal engagé par l'accord peu ambitieux issu de la conférence de Copenhague, qui ne prévoit aucune échéance pour la conclusion d'un traité.

    Les pourparlers ministériels prévus du 29 novembre au 10 décembre 2010 dans la capitale mexicaine devront tenter de fonder un texte plus concret sur "l'accord de Copenhague", qui se contente d'instaurer l'objectif de limiter la hausse des températures à 2°C au-dessus de la moyenne enregistrée avant l'ère industrielle.

    Les Nations unies, qui organisent tout le processus de négociations, insistaient depuis des mois pour que la réunion de Copenhague, conclue vendredi par un sommet de 120 dirigeants mondiaux, marque un "tournant" dans la lutte contre les changements climatiques.

    L'Onu espérait notamment des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la part de l'ensemble des pays.

    Samedi, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a reconnu que le texte ne répondait pas aux espoirs placés en lui, mais ajouté qu'il représentait "un important point de départ".

    L'accord, emmené par les Etats-Unis, la Chine et d'autres grands pays émergents puis rejoints par la plupart des autres pays, laisse en blanc les objectifs de réduction d'émissions de GES, à compléter par l'ensemble des Etats.

    AVANTAGE AU MEXIQUE

    Le passage de relais au Mexique pourrait aider la relance des négociations dans la mesure où ce pays se considère comme étant à mi-chemin entre pays riches et pays pauvres.

    A Copenhague, la présidence danoise a souffert d'accusations de la part du Venezuela et du Soudan, qui lui reprochaient un biais en faveur des pays industrialisés.

    Le Mexique "pourra bien mieux (...) accomplir la très difficile tâche de rapprocher les points de vue", a estimé Kim Carstensen, qui dirige l'initiative sur le climat du Fonds mondial pour la nature (WWF).

    Les textes adoptés à Copenhague prévoient que les travaux effectués sur les moyens de ralentir le réchauffement soient soumis à Mexico "en vue d'une adoption". Ils ne mentionnent toutefois pas l'idée que ces textes devront former un "traité légalement contraignant".

    Cela n'a pas empêché le président américain Barack Obama de présenter cet accord comme une avancée historique et de promettre de poursuivre sur "l'élan impulsé à Copenhague".

    Pour l'heure, le programme des réunions prévues en 2010 ne témoigne guère d'un sentiment d'urgence.

    La prochaine conférence de l'Onu sur le climat est l'habituelle réunion semestrielle, du 31 mai au 11 juin à Bonn.

    En comparaison, trois conférences ont eu lieu en 2009 à Bonn, et deux autres à Bangkok et Barcelone avant celle de Copenhague.

    En plus de la reconnaissance du plafonnement nécessaire des températures à 2°C, l'accord de Copenhague soutient "l'objectif" d'un fonds climatique au bénéfice des pays pauvres doté de 100 milliards de dollars par an, avec le déblocage immédiat de 10 milliards de dollar par an pour la période 2010-2012.

    Certains analystes estiment que ce texte pourrait éclaircir l'horizon pour la loi débattue au Sénat américain sur la limitation des rejets de GES. Les Etats-Unis sont le seul pays industrialisés à ne pas s'être imposé de telle limite.

    "Cela prépare le terrain pour le Sénat, dont l'une des premières réticences était l'absence de transparence sur le engagements de la Chine. Maintenant que nous avons obtenu cela, c'est une excuse en moins pour les sénateurs", a estimé Frances Beinecke, présidente du Conseil de défense des ressources naturelles.

    Avec Karin Jensen, version française Gregory Schwartz


    votre commentaire
  • Changeons le Système ! Pas le Climat !

    Déclaration des peuples au Klimaforum09
    RÉSUMÉ
    Il existe des solutions à la crise climatique. Ce dont les populations et la planète ont besoin c’est d’une
    transition juste et durable de nos sociétés vers un modèle qui garantisse le droit à la vie et à la dignité de tous les peuples et transmette une planète plus fertile et des vies plus enrichissantes aux générations futures.
    Nous, les participants, communautés et organisations du Klimaforum09 à Copenhague, appelons toute
    personne, organisation, gouvernement et institution, y compris les Nations Unies (ONU), à contribuer à
    cette nécessaire transition. Ce sera un vrai défi. La crise actuelle revêt des aspects économiques, sociaux, environnementaux, géopolitiques et idéologiques, qui interagissent et se renforcent mutuellement, de même qu’ils renforcent la crise climatique.
    Pour ces raisons, nous appelons d’urgence à des actions pour le climat :
    - Un abandon complet des carburants fossiles dans les trente prochaines années, avec des objectifs
    chiffrés contraignants dans un délai de cinq ans. Nous demandons une réduction immédiate des
    émissions de gaz à effet de serre (GES) des pays industrialisés d’au moins 40% par rapport aux
    niveaux de 1990, d’ici 2020.
    - La reconnaissance, le paiement et la compensation de la dette climatique, due à la
    surconsommation de l’espace atmosphérique, et des effets néfastes sur tous les groupes et
    populations concernés.
    - Le rejet des fausses solutions techniques et des solutions basées sur le marché, qui représentent
    un danger, telles que l’énergie nucléaire, les agros-carburants, la capture et le stockage du carbone,
    les mécanismes de développement propre, le ‘charbon vert’, les graines « génétiquement
    adaptées » au climat, la géo-ingénierie et le mécanisme REDD (Réduction des émissions résultant
    du déboisement et de la dégradation forestière), qui aggravent les conflits sociaux et
    environnementaux.
    De vraies solutions à la crise climatique basées sur une utilisation sécurisée, propre, renouvelable et
    durable des ressources naturelles, ainsi qu’une transition vers une souveraineté alimentaire et
    énergétique, foncière et sur les ressources hydriques.
    Par conséquent, nous demandons à la COP15 de conclure un accord qui engagera le rétablissement de
    l’équilibre environnemental, social et économique de la planète par des moyens environnementalement et socialement durables et équitables, et finalement d’aboutir à un traité légalement contraignant.
    Les impacts négatifs du changement climatique provoqué par l’activité humaine entraînent de graves
    violations des droits de l’Homme. Les nations sont tenues de coopérer à l’échelle internationale afin
    d’assurer le respect des droits de l’Homme partout dans le monde dans le cadre de la Charte des Nations
    Unies. Un accord spécifique concernant le changement climatique doit être intégré dans un contexte plus large, celui de l’accomplissement d’une transition durable de nos sociétés.
    Nous, les peuples et organisations participants au Klimafourm09, nous nous engageons à continuer de
    promouvoir pleinement et activement une telle transition, qui implique un changement fondamental dans les structures sociales, politiques et économiques et une résorption des inégalités et injustices liées au genre, aux classes sociales, à la race, aux générations ou aux origines.

    Ceci implique le rétablissement de la souveraineté de nos communautés locales en tant qu’unités sociales, politiques et économiques fondamentales. La propriété et le contrôle local et démocratique, l’accès aux ressources naturelles sont la base d’un développement significatif et durable des communautés et permettre la réduction simultanée des émissions des gaz à effet de serre. Il y a aussi un besoin de renforcer des accords coopératifs régionaux et internationaux afin de gérer les ressources communes et partagées.
    Enfin une ONU plus forte et plus démocratique est plus que jamais nécessaire.
    Nous appelons tous les citoyens, ainsi que tous les mouvements sociaux, culturels, politiques ou
    économiques à nous rejoindre dans la construction d’un mouvement des mouvements, qui peut faire
    progresser les visions et les revendications des populations à tous les niveaux de la société. Ensemble,
    nous pouvons transformer les transitions globales en futurs durables.


    votre commentaire
  • Création du collectif Gironde Copenhague...

    Lire la suite...


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires